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Extension des carrières à Saint-Denis-Catus et Uzech-le-Oules

Le funeste projet de la SARL CM Quartz d'intensifier l'extraction de matériaux de carrières sur les communes de St Denis-Catus et Uzech-les-Oules, et de créer une route dans le vallon du Rieutort en modifiant le tracé actuel de voies communales, se concrétise. L'EP est en cours jusqu'au 7 mai.

L’enquête APOE-E-2024-62 s’achèvera le 7 mai, donc la participation du public est toujours accessible et consultable sur le site des participations du public. Pour déposer, le plus simple est de laisser un mail au mail de la Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. jusqu'au 7 mai.

Voici le dépot du GADEL :

Messieurs les Commissaires-Enquêteurs,

Le Groupement d'Alerte et de Défense de l'Environnement du LOT s'oppose à la poursuite de l'extractivisme en haute-vallée du VERT et tout particulièrement sur le territoire concerné, déjà fortement perturbé. Le bon sens devrait, à contrario, conduire à entreprendre une véritable restauration par renaturation des milieux saccagés (le couvert forestier d'origine a été systématiquement remplacé par des landes à genêts !).

La demande déposée par la SARL CM Quartz n'est pas justifiée. Sur le secteur et partant sur une zone plus éloignée, les enjeux environnementaux et humains (proches riverains et populations à l'aval) ne sont pas compatibles avec les activités extractives ou autres aménagements à hauts  risques.

Les vallons du Rieutor et du Pit constituent deux fleurons du patrimoine de la commune de St Denis-Catus, tant sur les plans naturaliste et paysager qu'hydrogéologique. Cette réalité a justifié la présence des deux Zones naturelles d'intérêt floristique et faunistique (ZNIEFF de type 1).

La Vallée du VERT est classée en ZNIEFF de type 2. La qualité des eaux et le régime de ce dernier sont étroitement dépendants du comportement et des apports issus du maillage d'émissaires et d'affluents.

Les aménagements industriels de ces dernières décennies ont sérieusement dégradé les milieux aquatiques et le réseau hydrographique local ; il serait dommageable d'aggraver l'impact jusqu'au point de non-retour...


Le paysage (la "formation alluviale de Saint Denis-Catus" constitue une exception en pays calcaire) est, lui aussi, conséquemment modifié : la rupture de la ligne de crête séparant les deux vallons serait un affront irréversible à la morphogéologie locale. Cette brèche définitive constituerait une agression permanente par sa covisibilité depuis les diverses voies de circulation. Quelles actions compensatoires ? (objectif "Éviter, Réduire, Compenser").

L'activité économique aveugle et l'argument de l'emploi bousculent trop souvent l'intérêt général... D'autres objectifs économiques sont en jeu, notamment touristiques et financiers, au niveau du Lac Vert de Catus. Les fuites de boues issues des industries extractives situées en tête de bassin versant ont fortement contrarié par le passé les activités et l'emploi potentiel à l'aval.  Localement, difficile de développer une urbanisation qui ne peut humainement cohabiter (cas du projet de lotissement qui piétine !).

Nous ne reviendrons pas sur le détail des querelles anciennes, qui restent d'actualité. Nos alertes passées, vaines, quoique perspicaces, ont malheureusement été diverses fois validées par des événements fâcheux.

Nous nous contenterons de rappeler l'existence de divers aléas à ne pas négliger car la mémoire collective porte les stigmates de certaines tragédies.

Tout d'abord, celui des fortes crues que connaît le Rieutor. Dans les années 1960, le lit médian a été déplacé lors de l'une d'entre elles. L'ancien tracé qui était parallèle au chemin de fond de vallée reste visible... La montée des eaux de ce petit ruisseau peut être aussi dévastatrice qu'imprévisible !

Ensuite, le risque de rupture de barrage, au niveau de l'ouvrage vétuste soutenant la retenue collinaire installée sur les sources du Rieutor.

Puis, le risque de glissement de terrain, fortement lié à la qualité du substrat argileux. Deux exemples au moins peuvent l'illustrer. En septembre 1995, la voie ferrée Paris-Toulouse se désolidarise du ballast en rive droite du Pit. Le GADEL venait tout juste d'alerter par écrit le Préfet sur la situation périlleuse. La catastrophe ferroviaire a par chance été évitée... et le représentant de l'État nous a promptement invités pour des promesses d'usage... Plus récemment, en août 2017, un éboulement sur le versant rive gauche du Rieutor a dévasté tout un penchant boisé, fait qui a débouché sur une condamnation pénale...

Autre souvenir alarmant qui corrobore le risque coulée de boues : suite à de fortes précipitations en juin 1996 le village de Gigouzac était englué !

Enfin, les inondations : 1927, 1960, 1996, crues historiques récurrentes du VERT et de ses affluents.

Ces prétendues "catastrophes naturelles" ne sont pas une fatalité. Les choix politiques doivent être responsables. Certaines activités anthropiques à haut risque ne peuvent s'étendre démesurément au détriment du patrimoine commun, de la vie sous toutes ses formes et au
mépris des biens et des personnes.

Sur le plan purement réglementaire du dossier, l'étude d'impact oublie d'inclure dans l'évaluation environnementale les installations de traitement fixes qui participent pourtant à l'impact global.

Autre point. L'impact cumulé des activités extractives voisines (établissements DECREMPS entre autres) a, lui aussi, été éludé.

D'autres incomplétudes, carences et lacunes ont déjà été relevées et une investigation plus approfondie au sein d'un dossier inutilement surchargé en révèlera assurément davantage (Quels engagements du projet dans l'objectif "Zéro Artificialisation Nette"? Quid du devenir du site
à échéance ? etc...).

Nous attendons de votre part un avis défavorable motivé.

Bien cordialement,

Pour le GADEL,

Alain Aupeix, membre de la Direction collégiale.