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NON à la désertification, NON aux pollutions de l’air, des sols et de l'eau

Le GADEL (Groupement Associatif de Défense de l’Environnement du LOT) est une association citoyenne, agréée dans la protection de l’environnement.  Forte de 30 associations fédérées représentant quelque 1200 adhérents individuels.  Affiliée à FNE Midi-Pyrénées et membre du réseau national, elle défend l'Intérêt général et l’Environnement.

Nous ne voulons pas que, par manque d'attractivité,  le LOT devienne un désert : aujourd’hui  33 hab./km2.

Nous prenons position dans les dossiers d'aménagement de notre territoire.


C’est pour cela que nous sommes présents ce jour, pour défendre le train de nuit Paris-Rodez, que nous demandons la remise en état de la ligne Capdenac-Cahors, que nous sommes opposés à la Voie d’Avenir dans le nord du LOT, que nos élus veulent nous imposer.

En ce moment, il y a une mobilisation à Carennac (un des plus beaux villages de France) parce que le Conseil Départemental sous prétexte de consolider leur pont, fera passer la limite actuelle de 16 T à 44 T. Ainsi les camions de 35 tonnes pourront aller chercher le lisier de la porcherie industrielle située à Carennac afin d’alimenter l’usine à méthanisation de Gramat ! Coût 2 Millions €.

Toutes formes de pollutions affectent notre territoire avec les conséquences environnementales et sanitaires qui en découlent...

Pollution de l’air liée aux pesticides mais aussi à la combustion du bois ont été mises en évidence par des mesures de qualité réalisées en vallée du Lot (Douelle et Prayssac) par l'ORAMIP.

Le brûlage à l’air libre de 50kg de déchets verts représente  l'équivalent de 10 000km de pollution générée par un véhicule Diesel récent ou 38 000 km d’un véhicule à essence.

Dans le LOT, à part 3 chaufferies collectives (Cahors, Lacapelle Marival et Gourdon),  toutes les chaufferies du SYDED et aussi les autres souvent communales, sont HORS NORMES ET POLLUANTES. Pour exemple,  celle de Cajarc brûle 7 tonnes de bois / jour, à côté des écoles ! Comme les très vieux poêles ou inserts, elles sont responsables d' une pollution particulaire identique à celle de l'agglomération toulousaine.

Aujourd’hui c’est la pollution des sols et de l’eau qui nous préoccupe tout particulièrement avec le projet de méthanisation de GRAMAT qui détourne la finalité d’un procédé de traitement des déchets que nous défendons.

En parallèle de la structure de production 4 sites de stockage de 1000 ou 5000 m3 pour  le résidu ou digestat.

Le projet de Gramat, sous prétexte de développement durable,  est une "pompe à  fric" au  service de l'agriculture productiviste, au détriment  des habitants de ce territoire,  sans  se préoccuper de leur santé, ni du patrimoine collectif ou privé et surtout pas d’écologie.

FONROCHE est « la branche énergie renouvelable » d’une multinationale EURAZEO, une des 5 plus grosses sociétés d’investissement dont le slogan est « accélérateur de transformations » ! Et l'entreprise agit comme un rouleau compresseur.

Quoique favorables à la méthanisation qui a un rôle à jouer  dans le bouquet des énergies renouvelables , nous sommes opposés à ce projet pour plusieurs raisons :

1 -  Surdimensionnement : pour obtenir 54 000 T de déchets,  la collecte du produit entrant se fera à 150km autour de Gramat (Aurillac,  Montauban, au-delà de Brive, en Dordogne et dans l’Aveyron ) car les déchets locaux représentent moins de 20 000T.  Des camions spéciaux, type équarrissage, de 35 tonnes,  utiliseront des routes limitées à 19 T  comme cela se produit en Lot et Garonne. A Carennac , où il y a un pont suspendu limité à 16T,  la collectivité départementale choisit donc d’investir 2M €, voire le double (parce qu’elle n’a pas pris en compte les dépenses collatérales) !

2 - L’épandage de 45000T de digestat de provenance multi-départementale se fera sur 4 500 ha exclusivement lotois dont 90% très fortement vulnérables  en grande partie  situés dans le Parc Régional Naturel des Causses du Quercy !

Le digestat obtenu après extraction du biogaz sera épandu sur un sol non adapté à cette forme d’engrais organique fortement nitraté et facilement lessivable.

Cet épandage se fait  en sol karstique sur les bassins d’alimentation de captages qui alimentent en eau potable plus de la moitié du LOT.

Les études hydrogéologiques récentes mettent déjà en évidence la mauvaise qualité de l’eau sur le plan nitrate mais aussi bactériologique, contamination aux pesticides (présence de dérivé de glyphosate et atrazine), métaux lourds, n’ont pas été prises en compte parce que nos élus, présidents de syndicats de l’eau,  n’ont pas fait les démarches de déclaration d’utilité publique garantes d'une protection efficace.

En conséquence les épandages se font sur des zones de protection rapprochée des captages.

Cet épandage touche 70 communes, de Meyronne à la vallée du Célé, du Ségala à Mayrac où une installation de méthaniseur à la ferme veut devenir semi-industrielle, alors qu’elle va déjà chercher des déchets jusqu'à Aurillac ! Les 2 projets voisins  d'une vingtaine de  kilomètres sont donc en concurrence pour l'approvisionnement en déchets et l'épandage. Il faudra donc aller chercher de plus en plus loin les produits à traiter ou créer localement de nouvelles sources à exploiter : élevages hors sol et augmentation du potentiel de l'industrie agro-alimentaire...

Les études des risques sanitaires et des dangers d’explosion ne sont faites que par modélisation ou d’après des documents bibliographiques.

Certains risques sanitaires sont même occultés , en particulier les rejets de la chaudière, de la torchère ( 2 500KW) qui ne respecte pas  la règlementation pour la hauteur de la cheminée permettant une bonne dispersion des rejets polluants .

Fonroche qui se dit leader dans ce domaine n’a, en fait, aucun recul sur les conséquences des épandages puisqu’à ce jour, il ne gère qu’un site de production en activité depuis un an :  pas de retour d'expérience. En outre, le modèle en question ne fonctionne pas en sol karstique.

3 - Le coût pour la collectivité. Ce projet coûtera entre 12 et 15 Millions€ avec un bénéfice net évalué à 350 000€/an, hors subventions.

Pour Gramat, les aides publiques directes seront de 2,5 Millions€, exclusivement  régionales contrairement à d’autres projets identiques qui ont le plus souvent des aides d’Etat et Européenne. Cela est lié au fait que le procédé employé n’est pas éligible à ces subventions. D’autre part, la technologie retenue par l'arrêté préfectoral récemment signé n’est pas celle  décrite dans l’enquête publique !

Le contribuable d’Occitanie va donc payer pour que le bénéfice net de Bioquercy passe de 350 000€ à 500 000€ par an. Cela se fera au détriment d’autres projets régionaux d’intérêt général.

Le dossier d’enquête publique comportait de nombreuses irrégularités et un non respect de la réglementation. Il   fragilise l’arrêté préfectoral  qui devient contestable sur le plan administratif, s’il n’y a pas un recul des positions de l’administration et du porteur de projet  pour adopter une solution  locale qui traiterait les seuls déchets de la Quercynoise,  avec pour seul objectif  la production de chaleur nécessaire à l'entreprise. L’épandage pourrait être remplacé par du co-compostage (cf. projet SYDED) ou par la production d’engrais organiques azotés solubles comme Fonroche va le faire en Bretagne ou en Vendée  où les épandages sont très contrôlés sur des unités de traitement de 100 000 tonnes de déchets.

Enfin, nous dénonçons une tentative de récupération, par l'élu régional du  Front National, de la pétition du collectif citoyen qui a été infiltré ainsi qu’une exploitation du travail fourni par le GADEL depuis 5 mois sur ce dossier,  ce à des fins uniquement politiques et  bien éloignées des préoccupations  environnementales.