On a coutume de laisser croire que la qualité de l'air du LOT constitue un élément majeur et valorisant de nos territoires. Les objectifs de cette publicité sont d'attirer visiteurs et nouveaux habitants mais aussi de maintenir l'omerta sur certains vices relativement cachés qui pourraient indigner les populations autochtones...
Qu'en est-il vraiment ? Des études menées ces dernières années apportent un éclairage éloquent...
Ci-après, un choix d' exemples concrets parmi bien d'autres…
Le GADEL, bien relayé par l'ARS, a été à l'origine de la plupart des investigations.
Lindane et particules fines en vallée du LOT.
Le suivi de qualité réalisé par l'ATMO, association agréée de surveillance de la qualité de l'air, en 2013 et 2016, révélait la présence de ces deux polluants à des taux inquiétants, respectivement à DOUELLE et PRAYSSAC (en fait, moyenne et basse vallées).
Depuis l'affolement créé par la révélation de la situation (les relevés avaient été réalisés dans la cour de récréation de l'école de Douelle), le suivi probable(?) de la situation n'a été communiqué ni au GADEL ni aux résidents permanents. Pourtant le Lindane est un produit rémanent (interdit depuis plus de 10 ans) qui diffusera encore sa haute toxicité durant plusieurs décennies dans l'atmosphère locale en agravant la menace de dangers sanitaires collatéraux.
Quant à la pollution particulaire liée aux PM10 (particules fines) et PM2,5 (particules ultra-fines) issues de la combustion des carburants, de l'usure des freins et des pneus, elle est tout aussi inquiétante que celle liée aux pesticides à laquelle elle se surajoute.
Suite au Forum sur l'air, initié en 2016 par la Préfète FERRIER, où avaient été évoquées ces pollutions, des objectifs de réduction et de suivi avaient été évoqués, mais semblablement non suivis d'effets ! Lors de cette rencontre, un suivi épidémiologique de l'ADECA (centre de prévention des cancers) avait été évoqué, qui mettait en évidence un taux important de pathologies spécifiques comparativement à la moyenne observée sur les Causes centraux voisins. Cette observation vient d'être confirmée par Santé Publique France et la CIRE Midi Pyrénées (cellule régionale de urveillance) qui annoncent des relevés de cancers plus élevés encore.
Le GADEL pose la question de savoir où nous en sommes aujourd'hui et souhaite vivement que des actions se mettent en place.
Créosote dans le Bassin industriel de la Cère (Biars/Cère et Laval-de-Cère).
Le GADEL avait lancé la première alerte en octobre 2013. Le sujet a été longtemps gardé sous l'éteignoir et la plainte déposée par nous contre SIDENERGIE, exploitant une unité de transformation de traverses créosotées provenant en particulier du site SNCF voisin, vient d'être classée par le Procureur du TGI de Cahors, les délais de prescription étant désormais dépassés… Nous avions pourtant relancé régulièrement le Parquet sur ce dossier bien argumenté. Nous tentons d'obtenir communication de l'entier dossier afin d'envisager une éventuelle action civile.
Actuellement, une partie du dossier concernant ce bassin industriel (la pollution SNCF) ressort dans le cadre d'une mission gouvernementale relative aux sites orphelins pollués. Les spécialistes et les politiques étant suffisamment aptes à évoquer (et régler?) le problème enfin reconnu, que l'on suppute désormais dépassionné, le GADEL, quoiqu'invité, ne participera pas à ce rendez-vous tardif!
Radon en Ségala lotois.
Présent à l'état naturel dans les roches volcaniques, ce gaz rare est déclencheur de pathologies graves, en particulier au niveau des voies respiratoires et pulmonaires.
Récemment révélée au grand public, cette pollution aux lourdes conséquences sanitaires fait désormais officiellement l'objet d'une sensibilisation des populations locales ainsi que d'une formation à la protection et à la prévention.
Le GADEL a participé à ces opérations en partenariat avec l'ARS et les élus locaux.
Emission de matières gazeuses dont le dioxyde d'azote à Martel.
Après avoir subi des agressions consécutives à des rejets de vapeurs chimiques révélées par diverses « Mises en demeure » adressées par les services de l’État à l'industriel mis en cause (plainte du GADEL toujours en instance auprès du Parquet de Cahors), les Martelais connaissent un taux élevé de NO2, proche des limites « officiellement » admissibles. Le dioxyde d'azote est un gaz toxique qui incombe principalement aux rejets de la circulation routière, surtout les moteurs des camions en lien avec le trafic de l'autoroute A20. Les élus locaux s'en inquiètent comme la population et le Maire a adressé ses doléances au Préfet ainsi qu'au Président du Conseil Départemental… Le taux de Dioxyde d'azote le plus élevé signalé par l'ATMO se situe devant l'Ecole Primaire, Rue Porte Penche ! (35 nanogrammes/m³ d'air pour une valeur limite de 40µ/m³). Le GADEL se joint aux doléances des martelais et attend une réaction positive des pouvoirs publics.
Quant au niveau de pollution probable de l'air intérieur dans les locaux scolaires, les résultats à venir suite à la pose d'échantillonneurs passifs installés durant la dernière campagne hivernale devraient nous en dire davantage...
Si le NO2 est un bon marqueur de la pollution par le trafic routier, la question reste posée de la pollution potentielle par les particules fines et ultra-fines dont le repérage n'a pu être réalisé compte tenu du coût élevé de l'opération. Pour cette investigation complémentaire qui n'a pu être prise en charge par la Mairie, l’État, le Département et la Communauté des Communes pourraient peut-être mettre la main à la poche. Il s'agit d'un problème de santé publique!
Le GADEL a adressé un courrier au Préfet, aux Présidents du Conseil Départemental et de la Communauté des Communes.
Quid de la vallée de la Dordogne quercynoise ?
Les études épidémiologiques réalisées par les structures compétentes citées plus avant donnent des résultats analogues à ceux de la Vallée du LOT. Les mêmes causes étant susceptibles de produire les mêmes effets, on peut s'interroger sur la qualité de l'air en vallée de la Dordogne. Les relevés de l'ATMO sont en cours…
Le GADEL ayant sollicité l'étude devrait être destinataire des résultats.
Epandage de pesticides au Parc Tassard de Cahors.
Le 12/04/2019 à 7heures, la Mairie de Cahors a procédé à un traitement à l'aide de produits phytopharmaceutiques dans le Parc Tassard, au coeur de la ville. L'objectif annoncé était le maintien en bon état sanitaire de la végétation de cette zone (?).
La principale substance active du Nissorun, produit utilisé, est l'hexythiazox, difficilement biodégradable.
On peut se poser la question de savoir quels étaient les agents parasites, leur degré d'infestation et connaître les origines de l'expertise et du conseil qui ont conduit à cette prise de décision drastique.
Nous avons sollicité les Services de l’État (DDT du LOT) sur les procédures obligatoires : nous n'avons reçu aucune réponse à ce jour.
Nous avons fait quelques recherches sur le produit.
Les cibles ordinaires de ce pesticide sont l'araignée rouge et l'araignée jaune. Le traitement est en général réservé aux activités agricoles (homologué en France sur 24 cultures) et par extension utilisable pour la protection des arbres et arbustes d'ornement.
Tout déversement dans l'environnement doit être évité. Ne pas contaminer les eaux superficielles et souterraines. Très toxique pour les organismes aquatiques. Entraîne des effets néfastes à long terme. Dangereux pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs ; ne pas appliquer durant la floraison et les périodes de production d'exsudats. Ne pas appliquer lorsque des adventices en fleurs sont présentes…
Alors que l'usage des pesticides est de plus en plus controversé et contrôlé (Loi LABBE), que de nombreuses collectivités s'engagent à entretenir l'environnement citadin sans pesticides, le GADEL s'inquiète de telles pratiques à notre sens trop peu concertées…